vendredi 1er juillet : Rencontre avec Marcel Cohen - 01/07/2022

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le vendredi 1er juillet à 20 heures

Il est préférable de réserver au 0247663552 ou par courriel : le.livre@wanadoo.fr

 

Rencontre avec

Marcel Cohen

 

Autour de ses derniers ouvrages

Villes & Détails II aux éditions Gallimard

 

« Chez un homme s’attachant si bien à l’infinitésimal, ou à l’anecdotique, quelque chose relevait de la stupéfaction pure et simple. L’homme en était assez conscient : où que portât son regard, un détail semblait l’attendre là depuis toujours, lui et personne d’autre. »

Marcel Cohen, Détails, p 17              

 

« Je ne saurai dire depuis combien de temps je vis à Galpa. Mois, semaines ? Cette façon de compter n’a plus grande signification. Entre les visages, dont je connais chaque expression et sur lequel je ne découvre plus de point de repère, et ma chambre, ma table, ma chaise dans la cour, j’ai découvert au temps une nouvelle dimension : l’épaisseur. »

Marcel Cohen, Villes : Galpa I

 

« Un homme a longtemps vécu avec l’idée que les magasins d’antiquités, les marchés aux puces, les brocantes étaient autant de cliniques où l’on réparait les petites injustices du passé. On espère une découverte, mais on aiguise surtout son regard et on sauve quelque chose des anciens possesseurs.

On crée une filiation, une continuité. Quant au passé, il n’a rien d’obscur. Les livres d’inventaire des antiquaires comportent un numéro d’entrée pour chaque pièce, un descriptif, la date de son acquisition, le prix de la transaction, le nom du vendeur, le numéro de la carte d’identité présentée comme justificatif. Si on le souhaitait, on retrouverait l’histoire de chaque objet. »

Marcel Cohen, Détails II.

 

Comme dans le précédent volume de Détails, qu’il complète et prolonge, l’auteur explore les mille petits riens sur lesquels nous faisons journellement l’impasse. Qu’il s’agisse des rayures du zèbre, d’une nuit aux urgences d’un hôpital, d’une larve de papillon dans le carnet de travail d’un poète, d’un chalutier arraisonné par un sous-marin ennemi pendant la Première Guerre mondiale, de la vétusté des ascenseurs new-yorkais ou d’une petite fille faisant des pâtés de sable, l’auteur témoigne d’un sens tout à fait unique de l’observation, de l’introspection et de l’Histoire. En faisant du détail, et de faits avérés, un passage obligé, il renverse le point de vue habituel et réveille singulièrement le regard et la pensée du lecteur.

 

« Comme le narrateur de la fameuse Lettre de Lord Chandos de Hofmannsthal, qui impressionna si vivement Kafka, et qui tentait de reconstruire le monde à partir des objets et des êtres familiers (« un arrosoir, une herse abandonnée dans un champ, un chien au soleil, un misérable cimetière de campagne, un infirme, une petite maison de paysan ») nous sentons que chaque instant risque bien de s’ouvrir sous nos pieds si nous n’y prenons garde. « Tout se divisait en fragments, ces fragments se fragmentaient à leur tour, et rien ne se laissait plus cerner par un concept », dit le personnage de Hofmannsthal […]. » Marcel Cohen in Rencontres et partis pris, p114.

 

Marcel Cohen est écrivain, essayiste et critique. Il a publié de nombreux ouvrages aux éditions Gallimard dont,

Je ne sais pas le nom (1986), Faits (2002), Faits II (2007), Faits III (2010), Sur la scène intérieure, Faits (2013), Détails (2017), et, chez d’autres éditeurs : Lettre à Antonio Saura (traduit du judéo-espagnol, édition bilingue, L’Echoppe, 1997), Quelques faces visibles du silence (sur Antonio Saura, L’Echoppe, 2000), Autoportrait en lecteur (Héros Limites, 2018) …